L'atelier des Écores (1792-1830) : une entreprise artisanale de Saint-Vincent-de-Paul par Joanne Chagnon
Conférence
Au tournant du XIXe siècle, un groupe de sculpteurs installés à Saint-Vincent-de-Paul réunis sous le nom d’atelier des Écores détient le monopole de la décoration des églises de la région de Montréal. Durant les quatre décennies de leurs activités, les maîtres de l’atelier des Écores font affaire avec pas moins de 49 paroisses de la région montréalaise, 12 de celles de Québec, allant jusqu’à répondre à des commandes venues de Kamouraska! Attirée par le dynamisme de ces maîtres, en l’occurrence Louis Quévillon (1749-1823), Joseph Pépin (1770-1842), René Saint-James dit Beauvais (1785-1837) et Paul Rollin (1789-1855), et la possibilité d’obtenir du travail, la majorité des artisans du bois de la région fréquente alors l’atelier de Saint-Vincent-de-Paul. À partir d’un fonctionnement hérité de la structure artisanale, les maîtres de l’atelier auront formé au moins 53 apprentis, venant ainsi à jeter les bases de qui peut être aujourd’hui considéré comme une petite entreprise. Par le nombre de personnes qu’il impliquait et par l'ampleur de sa production, l’atelier des Écores est un cas unique de notre histoire de l'art, et de notre histoire économique et sociale. Cette conférence reviendra sur les étapes de développement et le fonctionnement de l’atelier des Écores de même que sur le type de mobilier et d’œuvres qu’il a produit. JOANNE CHAGNON À titre d’historienne de l’art spécialisée en arts anciens du Québec, Joanne Chanon a participé à de nombreux projets d’exposition et de rédaction, notamment pour le Musée national des beaux-arts du Québec, le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée de Joliette, Rideau Hall, la Maison Saint-Gabriel. Depuis 2022, elle siège au Conseil du Patrimoine religieux du Québec en tant que membre du Comité des biens mobiliers et des œuvres d’art. Elle a consacré sa thèse de doctorat à l’atelier des Écores, une entreprise artisanale de Saint-Vincent-de-Paul. Image : Intérieur de l’église Saint-Mathias (Saint-Mathias-de-Richelieu), reconnu comme étant l’exemple-type de l’art développé par les maîtres de l’atelier des Écores. Crédit : Sonia Mineault. **Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la Ville de Laval dans le cadre de l’Entente de développement culturel.