Top 10 - personnages ayant marqué notre histoire

Top 10 des personnalités connues et oubliées qui ont marqué l’histoire de l’île Jésus


Par Guillaume Bouchard Labonté, 7 juillet 2020


On pourrait citer des centaines voire des milliers de personnes qui ont changé, à leur façon, l’histoire de notre région. Dresser la liste des « plus importantes » parmi elles n’est pas une chose aisée, puisqu’on a attribué à plusieurs d’entre elles le mérite d’un travail collectif, et que beaucoup d’autres sont restées dans l’ombre.


Dans la liste ci-dessous, nous avons scrupuleusement évité de nommer des maires de village, de la ville fusionnée ainsi que quelques personnages un peu trop évidents, afin de vous permettre de faire quelques découvertes. Mais ces derniers feront peut-être l’objet d’un autre top 10!


10. Antoine Dalmas (1636-1693)


Si vous nous suivez sur les réseaux sociaux ou que vous avez jeté un coup-d’œil à notre Ligne du temps, ce nom vous dit sans doute quelque chose. C’est que ce prêtre jésuite français a rédigé l'un des premiers commentaires et tracé l'une des premières cartes de l’histoire lavalloise. En 1674, alors qu’il est responsable de la mission de La Prairie, il obtient le mandat d’explorer l’île Jésus. Comme on projette d’y installer une nouvelle communauté autochtone, Dalmas doit en évaluer le potentiel.


Dalmas ne se répand pas exactement en louanges, et le projet ne voit jamais le jour. Cependant, son travail nous permet de mieux connaître l’aspect du paysage tel qu’il se présentait aux yeux des Européens et des Autochtones de l’époque. Vous pouvez jeter un coup-d'oeil à la carte qu'il a dessinée en visitant notre expo virtuelle: L'île Jésus, au rythme de ses rivières.


9. Gédéon Ouimet (1823-1905)


Saviez-vous que Sainte-Rose était le lieu de naissance d’un illustre Québécois du XIXe siècle? Non, on ne fait pas référence ici au célèbre Curé Labelle mais bien au (beaucoup moins) célèbre Gédéon Ouimet, qui fut Premier ministre du Québec durant un peu plus d’une année. Procureur sous le gouvernement de Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, il prend sa succession après sa démission, en 1873. Il devient ainsi le deuxième Premier ministre de l’histoire de la province. Le scandale des Tanneries viendra toutefois à bout de lui, l’année suivante. Quelques années plus tard, c’est comme Surintendant de l’Instruction publique qu’il sera surtout connu. Il conservera ce poste poste pendant presque trente ans.


8. Madeleine Soucisse-Morgan (1930-2017)


Infirmière et syndicaliste, elle est surtout connue pour avoir dirigé l’Alliance des infirmières de Sainte-Justine lors de la grève illégale de 1963, et ensuite l’Alliance des infirmières de Montréal (affiliée à la CSN) lors de la grève de 1966, qui prit des proportions historiques. Les revendications défendues dans le cadre de ces mouvements ont marqué le Québec et l’organisation du travail chez les employé-e-s de la santé.


Fait moins connu : Madeleine Morgan était aussi membre de la Société d’histoire et de généalogie de l’île Jésus. Elle a même écrit un article sur l’histoire des services de la santé à Laval, publié dans la revue Mille Isles aux Deux-Montagnes, en 1997.




7. Marc-Aurèle Fortin (1888-1970)


Le peintre Marc-Aurèle Fortin, croyez-le ou non, est né à Sainte-Rose en 1888. Il n’y reste toutefois pas confiné, puisqu’il fréquente le prestigieux Art Institute of Chicago dès 1912. Ses œuvres, représentant souvent des paysages ruraux, sont exposées aux quatre coins du globe. Les amateurs d’art apprécient alors particulièrement sa maîtrise de l’aquarelle, qu’il rehausse souvent de traits de pastel à l’huile. Sa carrière, ses innovations et découvertes ne s’arrêtent qu’en 1955, en raison de problèmes de santé.


6. Alfred Pellan (1906-1988)


Alfred Pellan est connu en tant que peintre, muraliste, costumier même… mais beaucoup moins en tant que Lavallois. Il a pourtant résidé plus de trente ans sur l’île Jésus, dans une maison patrimoniale d’Auteuil qui porte aujourd’hui son nom. Il y installe son atelier au début des années 1950, dans lequel il produit plusieurs de ses grandes œuvres. Figure marquante du surréalisme et du cubisme québécois, Pellan se livre au cours de sa carrière à d’innombrables explorations artistiques.


5. Armand Frappier (1904-1991)


Originaire de Salaberry-de-Valleyfield, Armand Frappier a fondé et dirigé l’Institut de microbiologie et d’hygiène de Montréal (IMHM). Avant de s’installer à Laval-des-Rapides, cet organisme, inspiré de l’Institut Pasteur en France, occupait des locaux de l’Université de Montréal. Sur l’île de Montréal comme plus tard sur l’île Jésus, Armand Frappier et ses collaborateurs ont mené une lutte acharnée contre plusieurs maladies, dont la tuberculose. L’IMHM prendra éventuellement le nom d’Institut Armand-Frappier. Il est aujourd’hui bien enraciné dans la communauté lavalloise et constitue l’un de nos fleurons en matière de recherche scientifique.


Le Musée Armand-Frappier est né de l'initiative de l'Institut du même nom. Fondé en 1994, il vise notamment à faire la promotion de la culture scientifique et des biosciences. Situé à Laval, il fait lui aussi partie de l'héritage transmis par ce personnage à notre communauté.


4. Cécile Lalande-Dagenais (1923-1987)


Autre personnalité majeure de l’histoire des services de santé à Laval, Cécile Lalande-Dagenais débute sa carrière d’infirmière en 1947. Elle travaille alors en salle d’opération. C’est le 10 novembre 1957 qu’elle crée, avec quelques partenaires, le premier Hôpital général de Sainte-Rose. Tout d’abord situé dans une maison familiale au 147, Plateau Ouimet, il est éventuellement déplacé dans un édifice plus grand au 240, Roi du Nord. Cécile L. Dagenais dirige alors cet établissement qui compte une trentaine de lits. L’ancien hôpital, lui, est transformé en école de gardes-malades! Durant toutes les années soixante, Cécile L. Dagenais reste une actrice majeure du développement des soins de santé à Laval.




3. Jeanne-Mathilde Benoît Sauvé (1922-1993)


Ancienne journaliste et première femme du Québec à être nommée à un poste de ministre au fédéral, elle est députée de la circonscription d’Ahuntsic au début des années 70. Cette zone comprend à l’époque une partie de l’île Jésus. Elle est également la première femme à être désignée gouverneure-générale du Canada, en 1984.


2. Alexandra Stewart (1939-)


Née à Montréal, cette actrice est connue pour ses nombreux rôles et sa carrière de plus d’un demi-siècle. Son lien avec Laval reste cependant difficile à cerner. Qualifiée de « Lavalloise » dans les journaux de l’île Jésus au cours d’une bonne partie de la décennie 1960, elle semble faire la fierté de beaucoup de chroniqueurs d’ici, qui ne se gênent pas pour suivre sa carrière de très près. Dans les faits, il est difficile d’établir si elle a déjà vécu, ou vécu assez longtemps à Laval pour développer un attachement quelconque à notre ville.  Vraisemblablement, ses parents auraient habité ici et ce détail aurait suffi à gonfler l’orgueil local. Elle a donc définitivement marqué les esprits lavallois.


Dans cette entrevue récente, elle répond à quelques questions sur sa carrière et ses goûts cinématographiques dans le cadre du Festival La Rochelle Cinéma.


1. Esther Pariseau (1823-1902)


Née à Saint-Martin en 1823, elle rejoint dès 1843 les Sœurs de la charité de la Providence, congrégation qu’Émilie Tavernier vient à peine de fonder. Elle prend alors le nom de Sœur Joseph du Sacré-Cœur.  Missionnaire courageuse, elle crée en 1857 une école à Vancouver (dans l’État de Washington) à l’aide de ses collaboratrices, puis ouvre un hôpital l’année suivante, ainsi qu’une autre mission, éventuellement, à Walla Walla. Elle supervise ensuite la construction de plusieurs hôpitaux à Seattle, Portland, Astoria, etc. C’est une pionnière polyvalente et infatigable, qui lors de chaque aller-retour entre le Québec et l’Ouest du continent, ramène avec elle un contingent de nouvelles religieuses volontaires.


En plus d’avoir développé des talents certains dans la création et le maintien de missions à l’étranger, Esther Pariseau maîtrise le travail du bois et l’architecture. C’est d’ailleurs elle, en 1880, qui fabrique les moulures et sculpte tant les autels que les colonnes de la toute nouvelle chapelle de la maison de la Providence des Saints-Anges, à Vancouver.


Esther Pariseau est plus connue dans l’État de Washington qu’à Laval. On a même érigé une statue en son honneur, dans l’objectif de représenter cet État au Capitole!