Les maisons Forget et Desjardins
par Julien Trépanier
La maison Forget, située au 7570 boulevard des Mille-Îles à Saint-François, même si elle n'est pas identifiée en tant qu'immeuble patrimonial, constituerait la plus vieille habitation de Laval encore érigée. Le Ministère des Affaires culturelles estime qu'elle a été érigée en 1694 par un dénommé Chevalier, sinon entre 1707 et 1714, par Alexis Gariépy. Parfois nommé maison Leguerrier, puisqu'il abrita les toutes premières générations de cette famille au Canada, le bâtiment s'avère également la résidence natale de Monseigneur Forget, évêque de Saint-Jean-de-Québec de 1934 à 1955.
D'inspiration bretonne, la maison de ferme en maçonnerie possède plusieurs caractéristiques qui confirment son ancienneté, notamment sa proximité au chemin, l'angle de son toit et ses larges souches de cheminées. Évidemment, la maison a été modifiée à maintes reprises depuis sa construction : ajout de lucarnes et de fenêtres, toiture refaite, crépi sur les murs extérieurs, sans compter les modifications intérieures... Cependant, le corps du bâtiment demeure le même et celui-ci conserve ainsi une valeur historique considérable sous son masque. Malgré des démarches entreprises par la Société d'histoire de l'île Jésus en 1976 et l'approbation du propriétaire de l'époque, Claude Forget, la maison n'a finalement pas été classée par le Ministère.
La maison Desjardins, tout comme la précédente, n'est pas classée officiellement en tant que patrimoine historique malgré la place qu'elle occupe dans le portrait architectural lavallois. Situé au 775 rue des Patriotes à Sainte-Rose, le bâtiment de maçonnerie à vocation résidentielle a été érigé vers 1750; il s'agit probablement de la plus vieille maison du quartier. Le bâtiment possède plusieurs caractéristiques particulières comme sa façade principale donnant sur la rivière des Mille-Îles et ses divisions intérieures en pierre.
Sise dans un environnement naturel, la maison porte un toit en pignon avec larmiers avec des cheminées à chacune des extrémités alors que sa façade symétrique à deux portes suggère une habitation double à une certaine époque. Malgré le fait qu'elle ne soit pas classée, il semble que la maison ait eu la chance d'héberger des propriétaires soucieux de conserver une partie de son cachet lors de ses modifications récentes.