La Maison Charbonneau
Monsieur René St-Germain a réalisé pour la société d'histoire et de généalogie de l'île Jésus, une image qui illustre l'aspect d'origine de la maison Charbonneau. Elle reprend les éléments architecturaux énumérés sur la fiche du répertoire du patrimoine culturel du Québec que voici en partie :
" C’est en 1711 que le Séminaire de Québec concède une terre à la famille Charbonneau sur la pointe Est de l’Île Jésus. Par la suite en 1736, la famille Charbonneau érige une maison qui demeure la propriété de la famille Charbonneau jusqu’en 1878. La maison est alors vendue à la famille Chartrand.
Cette maison du XVIII siècle est représentative de la maison rurale d'inspiration française par son volume massif en maçonnerie en moellons, son élévation d'un étage et demi, son toit à deux versants et la distribution asymétrique des ouvertures. Par ailleurs, elle possède des caractéristiques fréquemment rencontrées dans la région montréalaise, notamment l'absence de crépi, un plan carré et des souches de cheminée à deux têtes, l'une d'elles étant factice, reliées par un muret de pierre. À l'intérieur, on remarque deux murs de refend perpendiculaires qui, en plus de soutenir les solives du plancher, servent à compartimenter l'espace.
Le rez-de-chaussée présente deux foyers disposés de part et d'autre du carré, l'un d'eux étant en pierre taillée et orné d'une clef. La charpente du toit était constituée de fermes, dont une est toujours entière, formées de chevrons, d'un entrait, d'un faux entrait et d'un poinçon. L'ensemble de ces éléments évoque le savoir-faire issu de la tradition française. Les larmiers retroussés et la galerie avant, ajoutés au XIXe siècle, traduisent cependant le goût pour le pittoresque et les nouvelles valeurs attribuées à la nature. Les éléments clés de la maison Charbonneau liées à ses valeurs historiques et architecturales comprennent, notamment :
- Sa situation face à la rivière des Mille-Îles, dans un environnement rural, sur la pointe est de l'île Jésus;
- Son volume, dont le plan presque carré ainsi que l'élévation d'un étage et demi de même que le toit à deux versants;
- Ses matériaux, dont la maçonnerie de moellons non crépie et les souches de cheminée en pierre à deux têtes reliées par un muret disposées au centre des murs pignons;
- La disposition asymétrique des ouvertures et la ferronnerie originale présente sur certaines d’entre elles;
- Ses éléments ajoutés au XIXe siècle, dont la galerie en façade avant et les larmiers retroussés;
- Ses ouvertures, dont les fenêtres à battants à grands carreaux, les contre-fenêtres à battants au tiers supérieur fixe, les chambranles à consoles en bois mouluré et les portes en bois;
- Ses éléments intérieurs, dont les deux murs de refend perpendiculaires dans la cave, les deux foyers du rez-de chaussée : l’'un étant en pierre taillée et orné d'une clef ainsi que la charpente du toit composée de fermes formées de chevrons, d'un entrait, d'un faux entrait et d'un poinçon."
Source : Site internet du Répertoire du patrimoine culturel du Québec https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=92422&type=bien
Selon un texte publié par Héritage Montréal le 8 octobre 2020, on peut y lire :
“La maison est classée en 1977 par le gouvernement du Québec qui lui attribue une aire de protection en 1979. C’est Pierre Thibault, avant dernier propriétaire, qui a restauré la maison. Le propriétaire actuel, qui a acquis la maison en 2008, a déposé une demande de démolition à la Ville de Laval en 2014, demande qui a été rejetée. Toutefois, aucun travail de restauration et de protection n’a été entrepris, ce qui a précipité la dégradation de l’immeuble. Le 25 novembre 2020, le tribunal a accordé une ordonnance de sauvegarde qui autorisait le ministère à effectuer lui-même ces travaux, soit stabiliser la charpente du toit, boucher les ouvertures et les trous afin d'empêcher la neige d'entrer, installer un système de chauffage, isoler le sol extérieur autour des fondations et rejointoyer les fondations par l'extérieur. La Cour ordonnait aussi à la propriétaire de la maison de maintenir l'approvisionnement en électricité pour assurer le chauffage à 15 degrés.”
Source : https://memento.heritagemontreal.org/site/maison-charbonneau/
Il s'agit d'une maison dont l'avenir est incertain comme on le constate à la lecture d'un article paru le 9 mars 2020 dans L'écho de Laval :
"La dégradation de l’immeuble semble maintenant stabilisée, mais des décisions importantes devront être prises quant à son avenir. Les travaux de protection effectués devraient être temporaires. Entretemps, la SNQL explique compter sur la vigilance de Ville de Laval pour maintenir l’intégrité de l’immeuble. Et surtout, l'organisation attend avec grand intérêt le plan d’intervention préconisé afin qu’un jour, cet élément patrimonial devienne accessible à la population lavalloise."
Voici une photo de la maison Charbonneau tirée des collections du Centre d'archives de Laval, (fonds C001, A1, 04, 09). Le photographe est inconnu.